Salon VivaTech : Des perspectives d’avenir pour l’Afrique et le Sénégal

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Salon VivaTech : Des perspectives d’avenir pour l’Afrique et le Sénégal
Salon VivaTech : Des perspectives d’avenir pour l’Afrique et le Sénégal

L’innovation technologique n’est pas uniquement le domaine réservé d’une certaine élite mondiale : de multiples initiatives poussent également sur le continent africain, et certains pays se distinguent nettement dans la course aux enjeux numériques. C’est en tout cas ce qui ressort de la dernière édition du salon VivaTech, le plus grand salon européen consacré à l’innovation technologique, qui s’est déroulé le mois dernier en France. Une délégation sénégalaise était présente sur les lieux.

Le salon VivaTech, rendez-vous de l’innovation technologique

Le Salon VivaTech est parvenu en quelques années seulement à s’inscrire durablement dans le paysage de l’innovation technologique. Créée en 2016, cette manifestation annuelle se tient à Paris Expo Portes de Versailles et cherche à mettre en avant certaines initiatives, en lien avec l’émergence du mouvement « startup ». A ce titre, les trois premiers jours de l’événement sont habituellement consacrés à ces jeunes pousses, afin de leur permettre de présenter leurs travaux dans les meilleures conditions possibles. Car en effet, les investisseurs et autres exécutifs curieux ne sont jamais bien loin.

La 6e édition du salon vient donc de se terminer récemment. Cette fois-ci, les responsables de la manifestation ont souhaité orienter les projecteurs sur des pépites technologiques, issues d’un marché encore timide mais plein d’avenir : celui des startups africaines. Pour cela, un nouveau prix a été mis en place : l’AfricaTech Awards, lancé avec le concours de la SFI (Société financière internationale, l’antenne de la Banque mondiale dédiée au secteur privé.

Si l’Afrique anglophone s’est largement distinguée cette année, une délégation francophone était bien présente, avec la « Lions Tech ». Cette dernière a pu mettre à l’honneur plusieurs startups exposantes, telles que Paps, Logidoo, Tolbi, Socium et OuiCarry. L’ensemble de ces structures innovantes ont pu ainsi bénéficier de l’appui de plusieurs interlocuteurs privilégiés : la Délégation générale à l’Entreprenariat Rapide des Femmes et des Jeunes, l’Ambassade de France au Sénégal ainsi que le Centre du Commerce International (INTRACEN).

Le Sénégal confirme ses ambitions au niveau international

VivaTech est sans conteste la plus importante manifestation des acteurs du numérique et de l’innovation au plan européen. C’est aussi une rencontre internationale qui offre aux entrepreneurs du secteur une exposition unique en son genre. Il paraissait donc impossible pour des pays francophones comme le Sénégal de ne pas y participer, surtout dans le cadre de l’initiative panafricaine AfricaTech Awards visant à reconnaître et soutenir les startups les plus innovantes du continent africain.

Pour mieux comprendre les ambitions des pouvoirs publics sénégalais, il convient de se référer aux éléments de langage communiqués par la DER/FJ. On apprend ainsi que « Le Sénégal entend maintenir sa présence sur la scène tech internationale, et affirmer son leadership et sa vision d’être dans le top 5 des hubs africains de référence à l’international, dans le domaine de l’innovation et des technologies ».

La présence de la délégation sénégalaise à VivaTech est donc une question éminemment politique : de nombreux interlocuteurs de premier plan étaient présents dès l’ouverture de l’évènement le 13 juin. A commencer par la haute responsable de la DER/FJ, accompagnée par une délégation du Ministère de l’économie numérique et des télécommunications. Cette année également, la Secrétaire générale de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), Louise Mushikiwao, avait fait le déplacement. Quant au Président Macky Sall, il est lui-même un habitué du salon depuis sa création.

Les ambassadeurs de l’innovation à la mode sénégalaise passés au crible

Parmi les acteurs de l’innovation présents durant la manifestation, on distingue la plateforme digitale Logidoo, qui permet de « connecter les marchés africains grâce à une logistique intelligente ». Son manager, Monsieur Tamsir Ousmane Traoré, explique que cette plateforme représente une véritable innovation : « C’est la première fois que l’on parle de marketplace surtout en matière de logistique et qu’on entend dématérialiser à 100% tout ce qui relève du processus logitique ».

La start-up Paps fait également partie de ces micro-structures avec qui compter. Fondée en 2016, l’activité n’était au départ qu’une simple application de livraison à la demande, mettant en relation clients et livreurs. Aujourd’hui en 2022, le développement est remarquable : une flotte de 500 véhicules partenaires, ainsi que 200 à 300 utilisateurs réguliers (dont l’opérateur Orange, des banques et des entreprises !.

Plus que jamais le pays de la Téranga est clairement inscrit sur la route de l’innovation technologique et entend peser dans les prochaines années. Très prochainement, le projet de ville numérique devrait sortir de terre, avec l’intégration d’un Parc des Technologies Numérique destiné à accueillir un programme d’incubation. Récemment, la DER/FJ a également lancé les travaux du centre Mohamed Bin Zayed, destiné à l’entrepreneuriat et l’innovation. Coût total de l’opération : 17 milliards de francs CFA.

Crédit image : La Presse Citron