Femmes africaines entrepreneuses : quelles sont les formations et financements accessibles ?

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Femmes Africaines Entrepreneuses
Femmes Africaines Entrepreneuses

Les femmes africaines entrepreneuses constituent plus que jamais une ressource pour le développement et la croissance des états africains. En Afrique subsaharienne, elles seraient responsables de près de 70% de la production des denrées alimentaires, destinées à la consommation des ménages et à la vente sur les marchés locaux. Ce chiffre serait plus important encore en Afrique centrale. Près de 80% selon les données recueillies par la FAO (Organisation des Nations unies pour l’alimentation.)

Dans le secteur des nouvelles technologies et du numérique, plusieurs personnalités féminines tirent également leur épingle du jeu, comme Coura Carine Sène, directrice générale de la fintech Wave, ou comme Siny Samba, fondatrice du Lionceau. Une question se pose dès lors : quelles sont les initiatives mise en place au Sénégal, pour permettre aux femmes africaines entrepreneuses de se former et de réussir leur carrière professionnelle ? Le point sur toutes ces questions ci-dessous.

Coura Carine Sène (DG Wave) : l’exemple de la réussite dakaroise au féminin
Coura Carine Sène (DG Wave) : l’exemple de la réussite dakaroise au féminin

La place actuelle des femmes dans la société africaine

Nous l’avons vu : les femmes tiennent une place de plus en plus importante sur le continent africain. Loin des préjugés qui peuvent encore subsister sur la condition féminine en Afrique, celles-ci demeurent plus que jamais impliquées dans la vie économique du continent. Les chiffres sont particulièrement évocateurs : le taux de participation des femmes africaines au marché du travail s’élève à 55%. Un niveau bien supérieur à la moyenne des pays avancés (53%) et à la moyenne mondiale (48%) ! Cependant, des disparités existent bien selon les régions et les états. Au Sénégal par exemple, le taux d’emploi des femmes est de « seulement » 31,1% (contre 56,2% pour les hommes).

Fatoumata Ba : destinée à l’entrepreneuriat depuis l’enfance
Fatoumata Ba : destinée à l’entrepreneuriat depuis l’enfance. Un modèle pour les Femmes africaines entrepreneuses.

Face à cette situation, l’État sénégalais joue pleinement son rôle depuis plusieurs années, en multipliant les initiatives et réformes à destination d’un public féminin souvent précaire. On rappellera ainsi les engagements pris par l’État sur la question de l’équité et l’égalité de genre, dans le cadre du Plan Sénégal Emergent (PSE). Le rapport officiel exprimait alors la volonté des pouvoirs publics de réaliser de « grandes avancées en matière de parité, dans l’accès à l’éducation, à la formation et à l’autonomisation des femmes et de leur participation à la vie politique ».

Pour accélérer les choses en la matière, l’État peut compter sur des outils de politiques publiques tels que la DER/FJ. La Délégation générale à l’Entreprenariat Rapide des Femmes et des Jeunes, mise en place par le Président de la République, doit ainsi permettre le financement des PME, vecteur de la croissance africaine et des emplois de demain ». D’autres structures telles que des associations indépendantes jouent également un rôle majeur. On pense notamment à l’association à but non lucratif ASFTech/Sénégal, qui réalise la promotion des filières de l’innovation technologiques exclusivement à destination d’un public de femmes et de jeunes filles.

Les offres de formation et de financement au Sénégal

Avec la DER/FJ, le Président de la République Macky Sall se dote d’un dispositif particulièrement innovant, que ce soit par son mode de fonctionnement comme par les moyens économiques mis à la disposition de la population. C’est ainsi qu’une enveloppe annuelle de 30 milliards de FCFA a été accordée, pour le financement de diverses projets qui soutiennent fondamentalement l’économie nationale. Bien évidemment, cette dotation a pour vocation d’être un véritable outil au service de l’autonomisation économique des femmes et des jeunes d’une manière générale. Pour les sénégalaises, l’accès au financement se fait ici très simplement, en toute transparence.

Sophie Gueye, un nouvel exemple remarquable d’entrepreneuriat féminin et engagé
Sophie Gueye, un nouvel exemple d’entrepreneuriat féminin et engagé. Une personne remarquable pour les Femmes africaines entrepreneuses.

Du côté des structures privées qui accordent des financements aux femmes africaines entrepreneuses, on pourra également citer les efforts de la société de crédit-bail Locafrique. Le PDG de la structure Khadim Bâ est un enfant du pays et connaît bien les difficultés auxquelles les entrepreneurs doivent faire face au quotidien – avec, très souvent, des difficultés d’accès au financement via les organismes traditionnels.

Mme Maimouna Gueye, gérante de la société de transport MOUNA TRANSPORTS, peut ainsi témoigner de l’efficacité des offres de financement de la Compagnie Ouest Africaine de Crédit-bail : « Il est très difficile pour une femme de se faire une place dans le milieu du transport de marchandises. Lorsque j’ai dû effectuer mes premières demandes de financement, j’ai systématiquement trouvé porte close auprès des banques. Locafrique a été la première structure à m’accorder sa confiance, et à me suivre dans ce défi. C’est comme cela que j’ai pu investir dans mon premier camion par crédit-bail, avec des conditions très souples ».

Mais alors, quid de l’accès à la formation pour les femmes sénégalaises qui désirent poursuivre des études ? Là aussi, des progrès notables sont à signaler. La ministre de l’Economie numérique et des Télécommunications Yankhoba Diatara a récemment officialisé le lancement d’un projet pour la formation de 23 000 femmes aux technologies de l’information et de la communication (TIC). L’objectif à terme : créer 900 entreprises et programmer le financement d’au moins 300 d’entre elles. De quoi permettre le développement de l’entrepreneuriat féminin au Sénégal, en accord avec les directives énoncées lors du Conseil des ministres du 24 mars 2021.